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27 décembre 2012

Aveugles, de Sophie Calle


sophiecalleaveuglesDans un livre rouge (?) vu à la Médiathèque de Chilly-Mazarin, Sophie Calle rend visite aux Aveugles. En trois parties, l’ouvrage pose ces questions : comment dire le beau quand on ne le voit pas ? comment ressent-on une couleur ? quelle est la dernière image vue ?

On pourrait, bien sûr, poser ces questions à d’autres personnes, mais les aveugles n’ont pas ce sens à quoi renvoient ces éléments. Pourtant, dans la littérature, parfois, la beauté vue par les aveugles est celle qui ne se voit pas, celle dite de l’âme. N’est-ce pas ainsi que « l’homme qui rit » apparaît à Déa, la jeune aveugle qu’il a sauvée d’une mort certaine alors qu’elle n’était qu’un nourrisson attachée au sein de sa mère morte (L’homme qui rit, roman de Victor Hugo) ? Cette même beauté de l’âme apparaît à un vieillard aveugle rencontrant le monstre de Frankenstein, tandis que, dans le roman de Mary Shelley (Frankenstein ou le Prométhée moderne), tous ceux qui voient ce monstre en éprouvent crainte et dégoût.

Le livre de Sophie Calle ne fait pas référence à ces ouvrages littéraires. La photographe semble ici accorder plus d’attention que bien souvent aux autres. Trois époques pour elle, cependant : 1986, 1991 et 2010.  Elle écoute les témoignages, garde des personnes qu’elle rencontre ici et ailleurs (Istanbul) les visages et part en quête des images qu’ils lui ont confiées par la parole. Ce très beau livre, où les pages sont aussi écrites en braille, dit beaucoup de la perception du monde, du quotidien, du souvenir, et nous aide à voir au-delà de la vision.

(?) Etonnant que, dans ma mémoire, ce livre se soit inscrit en rouge, alors que l’éditeur en montre la couverture jaune. Quelle est notre perception ? Qu’est-ce qu’on en garde ?

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