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6 mars 2012

Julie Victor au Théâtre de Dix heures, à Paris

JulieVictor-1Une femme, assise un rang derrière moi, s’enthousiasme : « Quelle générosité ! ». Julie Victor vient de terminer son spectacle par un « Je vous aime » dont je ne doute pas qu’il soit sincère. Julie Victor, une belle femme rousse, robe décolletée, dos nu, rouge à lèvres bien rouge, une voix capable de faire d’elle une chanteuse, mais « chanteuse comment ? », chanteuse de tout, lyrique, jazz, scat, variété, opérette…

Elle est drôle, Julie Victor, nous raconte ses débuts dans la publicité, la comédie musicale, égratignant au passage la pauvreté de tel scénario (« jouer la meilleure amie d’Eve »), le verbiage de tel directeur artistique qui lui demande d’être plus « concave » (« je ne suis pas quelqu’un qu’on vexe »). Elle joue avec les mots, tient plus à « la partie tête qu’à la particule »…

Et, franchement, j’ai ri, j’ai été touché par les chansons évoquant la nostalgie de l’enfance et de l’adolescence, j’ai beaucoup apprécié son interprétation de la chanson de Bourvil (un Normand comme elle), « La tendresse ».

Et je suis rentré chez moi, et, au moment d’écrire cet article, me reviennent certaines blagues : un air de jazz interprété par une Allemande caricaturée, le cliché des Roumains mendiant, les églises ukrainiennes (« je ne sais pas ce qu’ils ont à se faire pardonner »), les restaurateurs japonais (euh, chinois), les Chinois qui vont faire d’elle une poupée en plastique, Justine Hénin qui se lance dans la comédie musicale mais qui cumule, vis-à-vis d’un autre joueur de tennis reconverti dans la chanson, deux handicaps (elle est « 1. blanche et 2. Belge »). Certes, elle commence par se moquer des Français qui n’apprécient les étrangers que s’ils sont Québécois, et des Parisiens dont elle a souhaité faire partie. Certes, elle affirme s’aimer elle-même, paraphrasant presque Woody Allen, cité par J.-B. Pontalis (« Ah, cette nuit d’amour ! Merveilleuse, incomparable, nous ne faisions qu’un : Moi ! »)…

Et quand bien même elle termine en réprimandant le public qui reprend une de ses blagues à propos des Chinois (« Vous vous rendez compte de ce que vous dites ? »), c’est beaucoup de son spectacle. Et ce n’est pas tant qu’elle fasse, comme d'autres humoristes du moment, du comique avec l’étranger, qu’elle dise tout cela, qui me navre ; c’est qu’il m’est arrivé d’en rire.

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