Hyacinthe et Rose, de François Morel et Martin Jarrie

Une bibliothécaire de Chilly-Mazarin (91) m’avait parlé de ce livre. Quand je l’ai vu, ma première surprise fut causée par le format : 38 x 30,5 cm ! L’album a de l’allure. Les fleurs y sont géantes, solennelles, et pourtant ne mangent pas le texte. La mise en page est astucieuse, oblige certes à se poser (à cause du format, il faut ouvrir les bras), mais la lecture est confortable. On lit avec plaisir cette histoire de grands-parents que tout oppose (elle est catho, il est coco) sauf les fleurs. Le grand-père tente d’apprendre au petit-fils le langage des fleurs et cultive des roses rouges pour l’enterrement des camarades. La grand-mère le met en garde contre le poison des digitales et le prive d’un clafoutis aux cerises pour avoir « cueilli » de magnifiques bouquets sur la tombe du Maire. Chaque page a son charme, chaque fleur sa splendeur, y compris les œillets. Des dahlias, des tulipes, des fleurs de jardin et même des fritillaires. Et la fin me rappelle qu’il n’est pas mort plus naturelle pour un jardinier que de tomber sur la terre qu’il a travaillée.

Comments

[Béatrice]

Sans entrer dans la mélancolie, MAIS EN SOUVENIRS DE MOMENTS JOYEUX, la dernière phrase me remet en mémoire une chanson que fredonnait mon "grand-père":
"-Un employé des pompes funèbres,
un employé s'est suicidé.
Comme il connaisait son métier,
il s'était lui même enterré"...