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23 mars 2011

Lettre à Diane Robertson, de Serge Pey

installation_diane_robertsonDiane Robertson est une artiste amérindienne morte à 33 ans, en 1993. Une exposition lui était consacrée l'année dernière à Québec (photo ci-contre). Son nom m’est connu par la lecture d’un poème de Serge Pey. Une lettre qui commence par cette adresse :

 

Chère Diane

je n’aime pas ton nom

car tu t’appelles en vérité

 

Atuhk-Caribou-silencieux

ou

Matsheshu-renard-allumeur-de-feu

ou

Akup-robe-de-feuille-cachée-dans-les-arbres 

 

Et ainsi de suite, tout au long du poème, il la nommera de près de 100 noms différents, tant il est vrai que, nommant, il appelle à la vie.

C’est un texte écrit en 2008, à l’occasion de la caravane de la parole, « rencontre internationale de l'expression francophone mondiale, de la langue au geste ». Et Serge Pey est de ces poètes qui joignent le mot au geste.

Moi je frappais de mes pieds le plancher de la scène

comme pour une vendange de l’espoir.

Ici, il écrit debout :

verticalement

puisqu’on croit qu’un poème est vertical

et que la prose est horizontale

dans son lit de pages 

Et l’on trouve, dans ce texte, les revendications des « autochtones », des « natifs », des citations, comme celle-ci, de Gilles Deleuze :

Au moment où le maître, le colonisateur proclament

« il n’y a jamais eu de peuple ici », le peuple qui manque est un devenir, il s’invente, dans les bidonvilles et les camps, ou bien dans les ghettos, dans de nouvelles conditions de lutte auxquelles un art nécessairement politique doit contribuer.

 

Lisant ces mots de Serge Pey

POESIE-POEVIE !

FRAPPEZ !

un autre poème me revient en mémoire, lu récemment dans l’Anthologie de la poésie amérindienne :

N’offense pas

les Indiens

n’offense pas

les Blancs,

tiens-toi

au milieu

de cette

maudite route

et frappe

(Gogisgi / Carroll Arnett)

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