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9 décembre 2010

Alamar, un film de Pedro Gonzalez-Rubio

alamarSans le texte qui s’affiche à la fin sur l’écran, je n’aurais pas vu dans ce film un message écologiste. Seulement une histoire de paternité. A Banco Chinchorro ne semblent vivre que des hommes. Et quand le père y vient avec son enfant rejoindre son propre père, les trois vont former une chaîne d’apprentissage non seulement de la mer, des fonds sous-marins où pêcher, mais aussi des gestes qui relient les pères à leurs fils. Les images sont belles de la main de Jorge qui rassure Natan sur le bateau qui les emporte loin, très loin de l’Italie de sa mère, du bras de Jorge qui retient Natan quand celui-ci manque de tomber à tel ou tel moment. Du grand-père aussi, montrant comment tirer le fil quand un poisson a mordu. De Jorge encore quand il apprivoise un oiseau, héron garde-bœuf, qui choisit la proximité des hommes un jour ou deux. Dans l’immensité de l’espace marin, grands ciels magnifiques, profondeurs bleues, les hommes ne sont que de passage ; leur habitation est étroite, leurs embarcations aussi, comme s’il fallait n’habiter cette région qu’avec discrétion. L’enfant qui vient vivre là quelques jours avec son père ne semble pourtant pas prisonnier : il est tout entier ouvert à la découverte, comme s’il ne devait plus jamais revenir en cet endroit. Il ne s’agit pas pour le réalisateur de décrire le paradis, mais plutôt une expérience humaine, qui nourrira sans doute l’imaginaire de Natan, entre deux bulles de savon, celle de la douche matinale avant le départ, et celle qui s’envole au retour sous le souffle de sa mère ; deux bulles de savon, comme les deux « n » qui encadrent son prénom.

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