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9 septembre 2010

Le bruit des glaçons, de Bertrand Blier

Le_Bruit_des_glaconsComme le personnage qui apparaît à l’écran sous les traits d’Albert Dupontel, le cancer ne prévient pas, il s’impose et prend toute la place. La trouvaille de ce film de Bertrand Blier est dans cette façon qu’a celui qui n’a pas été invité de s’installer sans se gêner. Et d’envahir la vie de l’écrivain alcoolique (Jean Dujardin) qui ne fait pas un pas sans son seau à glaçons. Le réalisateur excelle dans les petites phrases assassines, et provoque un rire grinçant.

Mais tout cela n’irait pas bien loin sans la présence dans la superbe propriété, achetée quelques années auparavant, de la servante, Louisa (Anne Alvaro). En effet, passées les premières minutes et les premières répliques, tout est en place et rien ne change : le cancer est le cancer, l’écrivain alcoolique n’écrit plus et boit. Sans ce personnage de la servante, tout ce qui arrive est attendu, et le réalisateur distribue beaucoup de clichés (dont celui de la page blanche, ou encore celui du père qui semble découvrir son fils adolescent). C’est cette femme, et elle seule, qui passe de l’arrière-plan au premier plan, et qui va porter ce film vers autre chose qu’une comédie grinçante. Alors que le cancer (qu’il soit homme ou femme) n’est que méchant et encombrant, que le malade alcoolique se résigne, même dans la souffrance, la servante devient l’amoureuse et apporte un peu de gravité et de grandeur.

C’est elle qui mène le combat, mais pour quoi ? Quitter cette demeure ? Le bateau rappelle trop que c’est une barque qui transportait les morts vers les enfers de l’autre côté du Styx pour qu’on puisse penser que Bertrand Blier propose une sorte de rédemption. Il semble plutôt opposer à l’idée d’une fin détestable et subie celle d’une fin joyeuse et délibérée.

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