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31 janvier 2010

Une année étrangère, de Brigitte Giraud

uneanneeetrangere« Je suis dans un drôle d’état. » Ces mots définissent assez bien la situation de Laura, partie en Allemagne pour quelques mois, jeune fille au pair dans une famille où elle espère être suffisamment éloignée de la sienne pour se défaire de l’ambiance trop lourde qui y pèse.

Brigitte Giraud écrit, avec Une année étrangère, une fin d’adolescence dans les années d’avant la réunification de l’Allemagne. Et elle dit bien l’étrangeté dans laquelle on est projeté lorsqu’on doit quotidiennement parler une autre langue (est-on sûr de toujours bien comprendre ?), lorsqu’on entre chez d’autres, qu’on en partage les jours sans les repères auxquels on est habitué. Et elle révèle le moteur de son écriture : « Parce que la complexité de la vie des autres m’attire, parce que j’ai besoin de comprendre comment ils luttent pour rester en vie, comment certains supportent de n’être plus qu’une mémoire, définitivement séparés de ceux qu’ils ont perdus. »

La perte, l’absence, sur quoi construire sa vie quotidienne, malgré tout, j’ai souvent trouvé ça dans les livres que j’ai lus de Brigitte Giraud. Ici, cette absence est multipliée et prend voix en plongeant dans une langue étrangère. La narratrice est confrontée à de multiples questions qui ne trouvent pas toutes de réponse. Comme beaucoup d’autres de son âge, à cette époque, les questions de l’histoire du XXe siècle la traversent.

Et j’ai regretté de n’avoir pas pu me rendre, tandis que je lisais ce livre, à une rencontre organisée par la librairie Le Roi des Aulnes, à Paris, entre Alain Lance, traducteur de Christa Wolf, Fabienne Swiatly, Cécile Wajsbrot et Brigitte Giraud. Réunir ces cinq noms, c’est aborder à la langue allemande, à l’histoire de nos relations avec ces voisins dont la littérature s’est souvent mariée à la nôtre (je pense à Nerval, par exemple).

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