Porte bonheur

Voici deux phrases extraites de Justine, de Lawrence Durrell.

"A part la vieille paysanne toute ridée qui vient chaque jour du village sur une mule pour faire le ménage, je suis absolument seul avec l'enfant."

"Ceci portera bonheur à ceux qui habitent cette maison."

Entre ces deux phrases, je vous propose d'écrire un court texte, de sept phrases maximum, la première commençant par la lettre J, la seconde par A, la troisième par N, la quatrième par V, la cinquième par I, la sixième par E, la septième par R, puisque nous sommes au mois de janvier. Le texte final comportera donc neuf phrases, commencera et finira avec les phrases de Lawrence Durrell.

Comments

[Béatrice]

"A part la vieille paysanne toute ridée qui vient chaque jour du village sur une mule pour faire le ménage,je suis absolument seul avec l'enfant".
Je suis son grand père,un vieil ours solitaire.
Avant que me soit confié cette enfant,je vivais reclu dans mon domaine.
Naturellement,depuis que la petite est là,il a bien fallu se résigner et employer la vieille paysanne.
Vergogne,sa monture et sotte de mule qui la transporte chaque matin,est la meilleure amie de l'enfant,sa confidente.
Innocemment,la petite l'entraine vers la maison,la gourmande ne se fait pas prier.
Et ce qui devait arriver,arriva... la bête s'oublia!
Riant comme jamais je ne l'avais fait,je m'écriais:
"Ceci portera bonheur à ceux qui habitent cette maison".

[pseudo]

"A part la vieille paysanne toute ridée qui vient chaque jour du village sur une mule pour faire le ménage, je suis absolument seul avec l'enfant."
Justine est le prénom que je lui ai donné en souvenir d’une vieille histoire.
Ai-je eu raison de la prénommer ainsi ?
Non, sans doute, répondraient ceux que je connaissais alors et qui savent tout de moi et de l’enfant.
Vivre dans un tel isolement est aussi préjudiciable à l’enfant, je le sais bien.
Il lui faudrait de la compagnie, d’autres enfants, un animal.
Et la vieille vient ce matin avec un chiot au regard très vif, un chiot qui jappe et que Justine adopte aussitôt en riant.
Rire, c’est la première fois qu’elle rit depuis longtemps, et la vieille nous dit :
"Ceci portera bonheur à ceux qui habitent cette maison."

[daniele]

"A part la vieille paysanne toute ridée qui vient chaque jour du village sur une mule pour faire le ménage, je suis absolument seul avec l'enfant."
Jalouse et farouche,la fillette ne tolère aucune présence étrangère qui puisse troubler notre isolement.
A l'arrivée de la vieille,sans un mot,sans un regard,la gamine à peine agée d'une dizaine d'années,disparaît.
Nul ne sait où elle fuit, nul ne sait où elle se cache.
"Vadrouille juvénile" marmonne la brave paysanne,mais moi je sais bien que la puberté n'a rien voir là dedans.
Insoumise,rebelle,sauvage,entière,la jeune fille en devenir n'est encore qu'un petit animal méfiant,épris de liberté,d'absolu.
Eloignés de tout,de tous;nous vivons cet abandon avec sérenité,ne comptant que l'un sur l'autre;fusionnement de nos solitudes.
Rares sont nos sorties,mais de nos promenades à travers champs et bois,la petite rapporte toujours un bouquet de campanules fraiches et murmure au seuil de notre porte :
"Ceci portera bonheur à ceux qui habitent cette maison."