Mélancolie d’un soir après la pluie

La MJC Paris Mercoeur continue son chantier. Après KSKF, c’était le tour de la Compagnie Ariel et Furie, avec ce titre doux, Mélancolie d’un soir après la pluie. Il s’agit d’une adaptation des Villes Invisibles d’Italo Calvino.

La présentation qui en a été faite début décembre augure bien de ce que sera ce spectacle dont la création est prévue pour avril 2010.

Quatre interprètes sur scène, même genre de costume (longues robes), mais de couleurs et de formes différentes. Le personnage de Kublai Khan parle par trois voix, celui de Marco Polo par une seule. Singulier pluriel, pluriel semblable, singulier différent. C’est ce passage de l’un au multiple qui m’a surtout intéressé dans cette proposition. Les interprètes sont danseurs, comédiens, masculin, féminin. Ils miment la naissance, découvrent la mort au hasard des récits, se perdent, s’assemblent, se séparent, s’imbriquent, soulèvent des montagnes…

Il y avait bien sûr, à cette étape de travail, des imperfections : parfois pas assez de fluidité (mais ça viendra avec le fait de jouer, et encore jouer), parfois un aspect de la ville évoquée était oublié au profit d’une mise en place formelle (c’était le cas pour Zobéïde, par exemple, qui, dans le texte de Calvino finit en souricière, ce que la danse à ce stade ne rend pas assez sensible). Mais le public a beaucoup apprécié la performance qui devrait gagner encore en qualité dans les semaines à venir.

Pour ma part, je dois dire ma surprise de voir ainsi adapté ce texte littéraire, surprise agréable car la proposition enrichit l’œuvre d’images inattendues, tout à fait dans l’esprit de l’auteur : le sens du jeu, l’exotisme, la construction et la déconstruction pierre à pierre, élément par élément. A suivre !