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6 octobre 2009

Ida ou le délire, d'Hélène Bessette

idaouled_lireLes Editions Léo Scheer republient les livres d’Hélène Bessette, morte en 2000, et dont le dernier livre publié le fut chez Gallimard en 1973.

Cette réédition est accompagnée d’une campagne de presse présentant LNB7 (son prénom et son nom ne comportaient qu’une voyelle, le e) comme un écrivain majeur, admirée par Queneau, Duras… Les auteurs d’aujourd’hui qui soutiennent la réédition sont, pour la plupart, des gens que j’apprécie : Claude Royet-Journoud, Michèle Lesbre, Sitaudis.com (lien ci-contre), Laure Limongi qui dirige la collection où ses textes reparaissent… Pourquoi n’avais-je jamais entendu ce nom ?

J’ai lu Ida ou le délire, la publication la plus récente. Le lecteur est emporté dans les propos d’une conversation de salon où il est question de celle qu’on faisait mine d’ignorer quand elle était là, la bonne, qui a été renversée par un camion (sans doute parce qu’elle regardait trop ses pieds, c’est de sa faute !), et dont les bourgeoises font un portrait au final peu flatteur pour elles-mêmes. L’écriture se passe de paragraphes, les phrases parfois de verbes, souvent de virgules. Nous sommes dans une sorte de roman à voix haute. Le contraire (si on peut comparer d’époque à époque) de L’élégance du hérisson, de Muriel Barbery. Ida est un livre qu’on a envie de lire, de jouer. Le théâtre est presque là, dans le rythme des lignes ; la poésie n’est pas loin, jusque dans quelques originalités typographiques. Simple, comme en hommage à Ida, «oiseau de nuit», sans fioritures, direct (comme on dit en grammaire d'un discours qu’il est direct), la subordonnée étant ici morte.

Mais pourquoi publier, à la suite de ce roman, les Résumés 1 et 2 dont le propos me paraît tellement daté (écrit au début des années 70), parfois confus (Hélène Bessette revendiquant une littérature populaire, par exemple, et regrettant en même temps l’absence d’écrivain de génie en France)… Ces documents auraient sans doute été plus à leur place dans la biographie de l’auteure, comme documents de référence, historiques. Heureusement qu’ils se terminent par «quelques traits du roman poétique» :

« Vie courte. Phrases courtes.

Vite achevée la parole.

La fiction appartient au lecteur.

(…)

Le roman comme récit d’une crise

et

le roman comme une lampe à arc. »

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