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28 août 2009

Philosophie de la Relation, d'Edouard Glissant (2)

edouardglissantLes critères de la connaissance ont changé depuis que je suis né. Et c’est ce que dit Edouard Glissant : «  (…) nous ne voyons plus le monde en manière grossière et projective : et par exemple, comme hier, cinq continents, quatre races, plusieurs grandes civilisations, plusieurs périples de découvertes et de conquêtes, des avenants réguliers à la connaissance, un devenir à peu près devinable. Nous entrons maintenant et au contraire dans un infini détail, et d’abord nous en concevons de partout la multiplicité, qui est inétendue, et qui pour nous est indémêlable, et sans prédiction. »

Je marche à l’écouter ainsi développer la pensée de la Relation, qui « relie, relaie, relate ».

« Dans la Relation, ce qui relie est d’abord cette suite de rapports entre les différences, à la rencontre les unes des autres. »

La lecture est exigeante. Sans doute parce qu’elle bouscule une sorte de pensée continentale, qui met des morales à la fin des histoires, qui prétend qu’un «militaire qui a gagné une bataille a écrit l’Histoire»…

Il faut marcher à ses côtés, marcher encore, revenir quelques pages en arrière, pour saisir la pensée archipélique, « par laquelle nous connaissons les roches des rivières, les plus petites assurément, nous envisageons les trous d’ombre », la pensée du tremblement, la pensée nouvelle des frontières, « comme étant désormais l’inattendu qui distingue entre des réalités pour mieux les relier, et non plus cet impossible qui départageait entre des interdits pour mieux les renforcer », la pensée des créolisations, de l’imprévisible, de l’opacité du monde

Tous ces mots qui roulent comme les cailloux sur lesquels le pas heurte quelquefois, il faudrait les ramasser, les peser de la main, les faire passer  entre les doigts, les mettre dans une poche, un sac et les sortir à nouveau une fois arrivé au but, quel que soit le but (le domicile si on en a un, l’étape).

« Nous voyons l’horizon en imagination, nous avançons, il recule et s’évanouit sans cesse, parce que notre seule manière de le concevoir vraiment, c’est par notre imaginaire. »

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