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27 août 2009

Philosophie de la Relation, d'Edouard Glissant (1)

philosophiedela_relation« Le tissu du poème est trouble, indiscernable, le poème va sa route par-dessous, il manifeste ses éclats dans toutes les langues du monde, cri ou parole, c’est-à-dire dans toutes les directions, où nous nous sommes peut-être perdus, il s’étend de vérité d’un paysage en vécu d’un autre, le poème nomade, il roule de temps à temps. »

J’étais dans ma voiture, rien de ce que j’entendais sur les radios ne m’intéressait (infos rabâchées, musiques ne laissant pas place aux silences), la recherche automatique des émetteurs s’arrêta sur cette voix, celle d’Edouard Glissant, présentant son livre, Philosophie de la Relation. Je suis resté toute l’heure à cette écoute.

« L’unité et la multiplicité des choses se présentèrent, par habitude plutôt que par commodité, selon l’ordonnance d’une partition par couples et dualités, avant que l’on ne découvrît les genres et les espèces, et cette cadence permit de mieux les distinguer (nous pensons et réagissons encore de cette manière duelle, c’est parfois un étonné plaisir), en attendant aussi que les différences renouvelées s’avouent comme telles, et que le poème une fois encore surgît. »

Il parle de cette manière. On entend les parenthèses, la pensée qui marche, n’hésite pas à revenir sur ses pas, à changer de direction pour essayer de surprendre le bruit de la rivière (mais elle est asséchée, celle qui coulait en contrebas de la case de son enfance).

« Seule la route connaît le chemin. »

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