Marching Band

Trois réalisateurs pour un film de Claude Miller. Pour faire Marching Band, un seul réalisateur n’aurait pas suffi. Il faut entrer dans la musique, entrer dans le groupe, entrer dans la tête de ces jeunes composant l’orchestre dans un moment où beaucoup de choses peuvent changer pour leur vie, leur avenir, l’histoire. C’est l’élection de Barack Obama et ces jours qui précèdent le vote sont l’occasion de voir comment le peuple américain, et plus particulièrement la jeunesse américaine, vit ce suspense. La musique est une part prépondérante de leur quotidien ; à travers elle, ils disent exprimer leur état d’esprit, évacuer leurs tensions. Le film, premier documentaire de Claude Miller, est aussi l’occasion de saisir comment les jeunes appréhendent l’évolution de leur pays, l’évolution sociale plus particulièrement. La construction des images et leur montage fait progresser le spectateur des sensations superficielles, immédiates, jusqu’aux réflexions relatives au passé, aux générations précédentes, aux faits remarquables (notamment le mouvement des droits civiques). La libération de cette tension qu’est le résultat de l’élection se traduit par la fierté, manifestée par les quelques personnes suivies dans le film, d’être de cette nation, d’avoir pour la première fois voté à ce moment-là, d’entrer dans l’âge adulte (et pouvoir le dire plus tard à leurs enfants) en même temps que le monde va changer. Et toujours, il faut reprendre les répétitions, le travail. Obama dit : « Il ne s’agit pas de moi mais de vous. » Et c’est aussi la notion de collectif qui mène le Marching band. Et il faut avoir du souffle !