Flamenco

Un documentaire consacré à Israel Galvan, un danseur magnifique, sur Arte lundi dernier m’a permis de revoir Enrique Morente. Je lui dois ma découverte du flamenco. C’était il y a environ 18 ans, dans une salle de spectacle à Sartrouville (78), une Misa Flamenca que je ne saurais oublier. Le public vibrait avec les artistes sur scène : les guitares, les percussions, les palmas, la voix d’Enrique Morente dont je ne savais à quelle profondeur elle s’enracinait en lui, les pas des danseurs qui venaient faire battre mon propre cœur… Quand tout s’est arrêté, j’étais comme tétanisé. Impossible d’applaudir, le flamenco m’avait ensorcelé. J’y avais entendu et vu une musique et une danse de la terre sans doute, du sol frappé comme pour être là, présent, et c’était une messe où ce qui me paraissait religieux, c’était le désir que portait toute la troupe de musiciens, chanteurs et danseurs, de tous âges, comme une famille dont Enrique Morente était le pilier.
Si, aujourd’hui encore, le flamenco m’émeut et m’affecte physiquement, c’est de cette première expérience que je tiens cette sensibilité.
Vous pouvez écouter Enrique Morente en cliquant sur la photo ci-dessus. Rien de commun avec un spectacle, sans doute, l’écran de votre ordinateur atténue toute l’énergie qui passe dans la relation scène-salle