Que fait-on du monde ?

Etre de quelque part, d’ici et d’ailleurs. Voici des villes, des vies. Jacques-François Piquet parle du monde. On approche la ville par celui qui y vit, celle qui se défenestre, l’enfant qu’on exploite, le touriste qui en abuse… On approche le monde à la première personne. On est dedans, sans intermédiaire. Et si je lis « je », c’est un peu moi. Moi « dans les allées boueuses du camp de La Folie » à Nanterre, moi venu « chercher des orphelins hagards pieds nus » à Bam, moi « montrant mon cul » au tyran à Mbabane ou Bucarest, moi qui « embrase la nuit, tandis qu’à mes hurlements font écho les gémissements des chiens » à Lens…

Tantôt bourreau, tantôt victime, tantôt révolté, mort ou vivant, c’est moi, toujours moi. C’est le monde, de ville en ville. Et je suis dedans. Pas moyen d’en sortir. Alors, il faut agir. Pas possible de n’être que spectateur, celui qui voudrait crier « coupez ! » et que ça s’arrête, mais ce n’est pas le spectateur qui décide.

Jacques-François Piquet donne la parole à celles et ceux qu’on n’entend jamais, même sur les écrans de télévision. Il rapproche le monde.