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18 juin 2009

Zone, Zones

mathias_enardJ’ai essayé de lire le livre de Mathias Enard, Zone, qui m’a été offert en début d’année. Je suis arrêté, pour l’instant, à la page 120 et je ne suis pas très motivé pour le reprendre. Et j’apprends que ce livre a obtenu le Prix du Livre Inter 2009.

Que dit-on de cet ouvrage ? D’abord qu’il est écrit sans ponctuation (ce qui n’est pas tout à fait vrai), et surtout qu’il est écrit sans ponctuation. Bel argument, non ? Est-ce que c’est un roman ? Pour ma part, j’y ai plutôt vu l’exposé d’une thèse tant le savoir de l’auteur y est exhibé à chaque page. Des dates, des lieux, des personnages historiques ou mythiques. Ce serait une thèse sur l’histoire de la guerre en Europe depuis la Guerre de Troie jusqu’aux conflits contemporains, très documentée, écrite par un jeune homme brillant, maniant la langue et l’écriture avec beaucoup de talent, et, puisque c’est précisé en 4e de couverture, ayant « étudié le persan et l’arabe et fait de longs séjours au Moyen-Orient ». Voilà. Je n’arrive pas à être touché par ce soi-disant roman, publié par Actes Sud.

jean_rolinJ’ai donc emprunté à la Bibliothèque de ma ville Zones, de Jean Rolin. Une présence au monde. Zones, c’est une déambulation dans Paris, un Paris inconnu de moi, car il y a plusieurs villes en une ville, des strates qui n'ont pas de point commun, pas une ville touristique, des cafés avec chien venant se coucher sur les pieds du consommateur, des hôtels où l’auteur demande la chambre qui donne sur l’échangeur routier, le squat parmi la végétation du chantier du Stade de France. Des rencontres furtives, et, par exemple, ce square : « Sous l’échangeur de la porte de la Chapelle, niché dans une étroite ouverture triangulaire entre les piliers du périphérique et ceux d’autres voies aériennes, se trouve un square, peut-être le plus saugrenu, le plus bruyant, le plus inaccessible et donc le moins fréquenté de Paris… » Jean Rolin sait être ce regard, ni sociologique, ni psychologique, sensible, juste. En lisant ce livre, j’ai retrouvé La Clôture, un ouvrage plus récent, mais que j’ai lu il y a plusieurs années, et dont l’action se situe dans les mêmes conditions : un logement avec vue sur le boulevard périphérique, et la rue de la Clôture, en limite de Paris.

Bref, à Zone, j’ai préféré Zones. Et je découvre en terminant cet article que Mathias Enard, en fin de volume, après la page 517 que je n’ai pas atteinte, remercie Jean Rolin de lui avoir permis d’intituler son livre Zone

(pour en savoir plus sur Jean Rolin, cliquer sur la couverture de son livre, vous pourrez lire un article de François Bon)

Commentaires
3
apprend-on à la fin du Rolin, s'il aurait voulu remercier Apollinaire de lui avoir permis d'intituler son livre _Zones_? <br /> (on serait bien curieux de savoir, aussi, dans le même thème, s'il a demandé la permission au F. Bon de _Décor Ciment_ d'intituler son roman ultérieur _Terminal Frigo_!)<br /> <br /> ah, l'art du titrage est si exigeant!<br /> <br /> merci pour ce déconseil de lecture, c'est également très utile dans ce sens là,<br /> <br /> Cordialement,<br /> 35n
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