Le pic de Hubbert

Le géophysicien Hubbert suggéra dans les années 1940 que la production d'une matière première donnée, et en particulier celle du pétrole, suivait une courbe en cloche. Cette courbe devint célèbre quand il en fit une présentation officielle à l'American Petroleum Institute en 1956, précisant notamment que cette courbe en cloche passe par un maximum, indiquant que la production décline forcément par la suite
L'extrapolation de la première partie de la courbe devait permettre de la tracer en totalité, et par intégration, d'en déduire les réserves de pétrole d'une région donnée, ainsi que le maximum de production.
Hubbert en déduisit que la production de pétrole américaine passerait par un maximum en 1970. Sa présentation fut peu appréciée par ses pairs, et oubliée jusqu'en 1971, année où la production américaine atteignit son maximum puis déclina, conformément à ses prédictions.

Deux paulownias, une dizaine d’acacias, et, au milieu, les Alama’s Givrés qui se sont saisis de cette prévision de Hubbert. On sait que la fin du pétrole est proche (voir ce blog le 9 mai). Mais quoi inventer aujourd’hui ? Quelle énergie mettre en œuvre ?
La compagnie multiplie les efforts de vulgarisation scientifique qui ne laissent aucun élément dans l’ombre. Ni le big bang, ni l'apparition de l'homme, ni l'effet de serre...
Et les machines des Alama’s Givrés sont étonnantes à la fois de simplicité et de complexité. Cet avion qui part de deux mètres de hauteur (c’est toujours ça de pris), le marteau propulseur qui envoie un landau du centre à la crèche, la jeep qu’il faut faire tourner même sans essence et qui se plante sur une mine, la moto qui va pour le plaisir brûler le dernier litre…
Il faut se réjouir de cette façon d’essayer de sauver l’humanité par le rire et l’intelligence.
Il paraît que les Grecs de l’Antiquité connaissaient des techniques qu’ils n’utilisaient que dans le théâtre et qui se sont avérées efficaces comme instruments de guerre. Alors, pourquoi les saltimbanques ne seraient-ils pas capables de proposer des solutions alternatives quand les Etats en sont incapables ? Car « pour continuer à aller de l’avant, il est désormais urgent de prendre du recul ».

Ce spectacle était présenté dans le cadre du Printemps des Rues organisé pour la douzième édition dans le 10^e arrondissement de Paris, autour du Canal St Martin. Un week-end où le public a pu apprécier le nouveau manège à danser de la Compagnie de la Voûte.