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30 avril 2009

Des ateliers d'écriture

François Bon, sur son site, Le Tiers Livre, écrit, à propos d’un article du Monde : « En France, c’est dans les années 70, avec Anne Roche et Nicole Voltz à Aix-en-Provence, Claudette Oriol-Boyer à Grenoble, Elisabeth Bing (excellent travail de cette structure, même longtemps après le départ de la fondatrice), puis plus tard Aleph et ses antennes en région, la Boutique d’écriture de Montpellier puis celle du « grand » Toulouse, l’élan, l’ouverture et la générosité de l’Oulipo, le GFEN... Nous avons la chance d’un paysage ouvert, aux approches multiples. Avec de constantes porosités (voir la maison Gueffier à la Roche/Yon) entre écrivains intervenants et animateurs, déplacements des pratiques par l’accueil d’auteurs, promotion de la lecture à haute voix, actions en réseau : il me semble qu’il n’aurait pas été si difficile de se documenter. Seulement voilà, ça aurait obligé à bousculer l’idée préconçue de l’écrivain d’un côté et le reste du monde de l’autre, alors que c’est précisément cela que l’atelier bouscule. »
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Pourquoi publier les textes d’ateliers d’écriture ? Parce que cela favorise la reconnaissance de l'engagement et du travail des participants(e)s et de l’action menée. Pour laisser une trace de l’expérience, de l’aventure.

lestremblementsdumonde« Il est d’ailleurs délicat de raconter un atelier d’écriture, on prend le risque de dénaturer la rencontre ou de trop focaliser sur le résultat, alors que c’est la démarche (le cheminement comme le dit si bien Patrick Chamoiseau), le faire ensemble qui sont l’essentiel de l’aventure. » (Fabienne Swiatly – Les tremblements du monde, écrire avec Patrick Chamoiseau – A plus d’un titre éditions).

Et parce qu’écrire, qui reste un acte très personnel, c’est entrer en relation avec les autres, c’est « tenter de cerner la singularité du monde dans lequel on vit. » (Fabienne Swiatly)

Souvent, à l’origine de ces publications, on trouve des associations d’éducation populaire, comme le Centre Social du Point-du-Jour, pour Les tremblements du monde à Lyon en 2008, le Centre Social Balzac pour Balzac côté femmes à Vitry-sur-Seine en 2008, la Maison des Solidarités pour Heureux qui comme Ulysse fait un long voyage à Gennevilliers en 1998, la MJC pour Ecrit sur des feuilles en 1999, puis Autour de la table en 2000, à Noisiel (77), les MJC du Val Maubuée (77) pour Mais où va-t-on se rencontrer ? en 2001. Il y a aussi les établissements scolaires, avec de nombreux partenaires, comme des écoles primaires, des lycées, une MJC, la Caisse d’Allocations Familiales, la Mission Locale pour Pas de ville sans visages à Chaumont / Haute Marne en 1996, des lycées et la MJC de Chilly-Mazarin (91) pour Les rendez-vous du manoir en 2005, La quatrième personne du pluriel en 2007, Bagabondage et Puzzle d’Afrique en 2008.

C’est chaque fois donner la parole à ceux et celles qui pensent en être démunis, c’est faire le lien avec la littérature en train de s’écrire, c’est faire surgir le plaisir, là où il était inattendu, dans le fait d'écrire, de lire, d'écouter.

Et je ne résiste pas à recopier ces mots de Marie-Thérèse, publiés dans Les tremblements du monde :

J’écris le fil des jours pour ne pas oublier. Je tisse des phrases dans une grande boite carrée, pendant des mois. Un beau matin, la souris déchire les feuilles.
J’écris dans ma tête en marchant. Les mots s’envolent et le vent les offre aux oiseaux. J’écris des lambeaux d’enfance à réinventer. J’écris des petites choses sans importance, pour donner des couleurs aux joues pâles de la mélancolie.
J’écris avec le sérieux d’un enfant appliqué, lentement, pour que la dame en noir me voie très occupée et n’ose pas m’emporter avant que j’aie fini.

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