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28 avril 2009

Festival du Devant de la Scène (MJC Paris Mercoeur) 5

linterventionL’INTERVENTION

Par la Compagnie Le Mât de Hune

Un couple d’ouvriers du XIXe siècle séduits par les gens de la haute… On ne peut pas résumer ainsi le texte de Victor Hugo. Pièce courte (un acte), elle n’est pas seulement une critique de la société vue depuis l’exil. Et quand bien même elle serait cela, que nous dit-elle près de 150 ans plus tard ? Le programme affirme que le parallèle avec nos modes de vie est évident.

Il faut peut-être le chercher du côté du « goût des autres ». De cette attirance qu’exerce sur chacun le mode de vie de la classe plus en vue. Les effets de mode sont aujourd’hui l’affaire des publicitaires et le discours du baronnet de la pièce ressemble fort aux couvertures des magazines féminins mélangées aux slogans du PMU et au relooking télévisé. Mais qui aujourd’hui choisirait la vie de Marcelline et d’Edmond ? Qui ferait sienne la phrase de Baudelaire : « De nos deux misères, nous ferons peut-être une espèce de bonheur » ?

Le personnage central de cette pièce, à ce que m’en a montré la représentation de dimanche dernier, est peut-être Eurydice, la cantatrice, issue de la campagne valenciennoise, et qui pour l’heure jongle avec la fortune. L’ascenseur social semble fonctionner, même si les menaces du petit baron laissent planer sur elle le risque d’une déchéance prochaine. Eurydice a la nostalgie d’une sorte de vie authentique (la simplicité des meubles, le goût du travail bien fait), qu’elle exprime à travers son énumération des points de broderie. Marcelline, son amie d’enfance, ne l’entend pas de cette oreille.

Et même si le couple d’ouvriers semble réconcilié à la fin de la pièce, la fenêtre sur la rue est ouverte, et le baron avait dit, en partant : « la fenêtre ouverte, ça veut dire oui ».

photo Flo d'eolea (cliquer sur la photo pour voir le site de cette association)

                                                                               festivaldevantdelasc_ne

J'ai donc vu tous les spectacles de ce festival, répondant en cela à l'incitation de Dorothée qui m'avait dit, jeudi soir, qu'il serait dommage de m'arrêter après avoir assisté aux trois premiers. Après tout, il n'en restait que deux...

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