Festival du Devant de la Scène (MJC Paris Mercoeur) 1

ALICE
Par la Compagnie L’Autre Mémoire

Il y a dans le texte de Lewis Carroll de nombreuses entrées possibles : la logique, les jeux de mots, le goût du récit pour lui-même. Mettre en scène Alice doit éviter de nombreux pièges : en premier lieu celui de chercher à copier purement et simplement Lewis Carroll qui a illustré le premier ces aventures, et en second lieu celui de tomber dans l’imagerie Disney qui a marqué plusieurs générations.

Dans la mise en scène de la Compagnie L’Autre Mémoire, la part faite à la musique et à la danse font pencher le spectacle vers l’originalité attendue. De belles voix dont l’association est réussie, un ensemble instrumental composé d’un violoncelle, d’un violon, d’une flûte traversière. Des moments de danse enjoués. Des masques ajoutent à cet ensemble une belle richesse d’expression. On retrouve le plaisir des mots, des situations inversées de l’autre côté du miroir, de l’absurde, conséquence d’une logique poussée à l’extrême. C’est bien Alice.

Mais, depuis que j’ai vu ce spectacle, je demande à celles et ceux que je rencontre si les petites filles crient, si Alice est un personnage qui crie (on me dit que la reine, oui). Et je trouve que c’est dommage de manifester de la sorte la surprise que provoque le texte. Plutôt que d’en faire ressortir le plaisir comme au moment de l’explication du poème du Chapelier Fou (celui des mots-valises).

                                                      

Le principe du Festival du Devant de la Scène (MJC Paris Mercoeur – voir lien ci-contre) est de donner à de jeunes compagnies l’occasion de montrer un travail à sa création publique. Nul doute que le fait de jouer encore et encore permettra à cette Alice de gagner en souplesse et de sortir d’une image un peu trop heurtée du monde de Lewis Carroll.