Création et Internet

Les droits d’auteur ! à qui profitent-ils réellement ? à ceux qui s’exilent en Suisse, comme d’autres délocalisent leurs entreprises, pour payer moins d’impôts ? aux auteurs, vraiment ? Demandez donc aux paysans où va l’argent du prix payé pour acheter leurs produits.

Des articles sur le site remue.net (ci-contre) font le point sur le sujet. Il y a surtout un article d’Olivier Cazeneuve, « une affaire de propriété », qui ouvre les yeux sur une histoire vieille de plus de 250 ans. Le premier paragraphe de cet article : Ce qu’on entend en général par droit d’auteur s’appelle en réalité le droit de la Propriété Littéraire et Artistique, régi par la première partie du Code de la Propriété Intellectuelle (CPI). Le mot essentiel est ici : «propriété». La rémunération d’une œuvre de l’esprit n’est pas la contrepartie d’un travail mais l’exploitation d’un droit de propriété, comme la location d’un appartement ou la vente de bovins. C’est autant le droit que le fait de la pensée : le comédien et réalisateur Michel Blanc n’hésitait pas à comparer sur France 2 le sort de ses propres films à celui d’un camembert volé à l’étalage (journal de 20 heures du 4 avril 2009). (la suite en cliquant sur l'image ci-dessus)

L’acharnement de certains, la pseudo-menace de démission d’une ministre, la pétition truquée de la Sacem (signée, entre autres, par un personnage de fiction sorti du roman Dune !), tout cela ne me dit rien qui vaille. J’ai seulement envie de faire parler ici un mort, quelqu’un qu’une leucémie foudroyante a emporté il y a près de 20 ans, après s’être éloigné du monde de la chanson quelques années plus tôt. Herbert Pagani avait chanté le Show-business. Je me souviens :

Moi qui me donnerais au prix du pain
Me v’là vendu comme du caviar
Mes ambitions vont bien plus loin
Mes chers messieurs à gros cigare
Je chante pour être entendu
Pas pour taxer comme à la douane
Tous ceux qui achètent mes refus
Enveloppés sous cellophane
Toi qui m’écoutes sur cassette
Toi qui m’écoutes sur platine
Je ne chante pas pour tes centimes
Mais pour causer en tête à tête
Si t’apprécies mes quelques rimes
Mais qu’t’es fauché comme les blés
Mes disques t’as qu’à les voler
T’auras mon amitié en prime