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main tenant
18 avril 2009

Mots valises

Dans l’arve et l’aume (voir ce blog le 14 avril), Antonin Artaud-Lewis Carroll fait dire à son Dodu Mafflu : « quant à inventer des mots il faut au moins qu’ils se rapportent à quelque chose. » Et, un peu plus loin, à propos du mot « vliqueux » : «Vous voyez que c’est un mot à soufflets, établi comme une valise à sacs doubles, ce qu’on appelle en anglais porte-manteau, parce qu’il a deux sens très visibles empaquetés dans un seul mot.»

alaincrehangePlus récemment Alain Créhange (« L’anarchiviste et le biblioteckel », éditions mille et une nuits) préconise :

« Prenez un mot, coupez-lui la queue. Prenez un autre mot, coupez-lui la tête. Rassemblez les morceaux qui restent en tâchant de faire coïncider les syllabes l’une avec l’autre. Si la greffe prend et qu’un nouveau sens surgit de ce collage, c’est gagné : vous avez créé un mot-valise. »

Encore faudra-t-il en donner la définition.

Exemple d’Alain Créhange : « Biblioteckel : chien à pattes courtes, adapté à la chasse au rat de bibliothèque »

Exemple d’Antonin Artaud : « Roparant signifie quatre heures de l’après-midi. C’est le moment où  tout est paré pour faire rôtir les choses du dîner. »

Et l’exemple que je vous propose : « Télévoison : poison que diffuse chaque jour à petites doses la télévision. »

A vous main tenant.

NB : C'est aujourd'hui le 100e jour de mon blog. 1250 visites. Continuons.

Commentaires
O
une pièce de théâtre a pour titre: lavomythique.<br /> une course s'appelle: humarathon.<br /> un plat dans un fast food s'annonce à prikiki...
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P
Epouiser : fatiguer son conjoint<br /> Cinems : remplacent le pop-corn dans les salles de cinéma en Chine<br /> Paradinosaure : animal fabuleux qui vivait avant le déluge<br /> Anomade : nomade dont on ne connaît pas le nom<br /> Adomicile : jeune atteint du syndrome de Tanguy<br /> Comédiatiser : c’est un peu comme commentir mais en cherchant à faire rire<br /> Télophane : emballage dans lequel sont vendus les téléphones<br /> Hésithylique : qualifie le pas hésitant d’une personne ayant trop consommé d’alcool<br /> Aver : pluie brusque, souvent de courte durée, en hiver
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O
Trouvé sur<br /> http://www.volkovitch.com/valises.htm<br /> "Rédigeant une première mouture de cette préface, il y a plus d'un an, j'avais dû chercher longtemps dans le dictionnaire pour trouver un mot-valise français consacré par l'usage : Calfeutrer, fruit des amours de M. Calfat et de Mlle Feutre. J'en concluais que le français, question créations verbales, restait timide. Eh bien j'ai dit une connerie de plus : dès le lendemain de la mise en ligne de mon texte, les mots-valises commençaient à pulluler devant moi, sur les pages et même dans la rue ! Oh yeah, bonnes gens ! Le français bouge !<br /> <br /> Les informaticiens sont en pointe avec leur courriel, qui a donné lui-même naissance au pourriel, ce message électronique «pourri», car indésirable. Le digne président du Sénat, accusé de dilapider ses fonds, répond qu'il pratique le méSénat. L'industrie et la pub ne sont pas en reste : un fabricant de piscines baptise génialement son entreprise Olympid, et les bus de la cité du Roi-Soleil, savez-vous le nom qu'ils portent ? Phébus ! (Qui a dit que c'étaient des vieux chnoques à Versailles ?)<br /> <br /> La RATP n'est pas en reste avec le très joli Noctambus dont elle a baptisé son service de bus noctambules.<br /> <br /> Nos auteurs s'en donnent à cœur joie. Jules Laforgue avait ouvert la voie dès le siècle dernier, notez bien, avec son percutant violupté. Henri Michaux a fait plusieurs belles trouvailles ; Francis Ponge a baptisé son premier recueil Proèmes (prose + poème ?) ; Jacques Perret est le père, entre autres, de l'admirable Vélocipédagogue, et ces derniers temps ça n'arrête plus. Un économiste non-conformiste intitule un de ses livres L'éconoclaste. Marc Jolivet donne un spectacle appelé Utopitre. Saluons parmi des dizaines d'autres le bistroglodyte de François Vignes, le catastrologue de Michel Laclos (qualifié de «mauvais augure») et son requinquina (apéritif tonique à base de poisson), le dieuble (dieu + diable) de Dominique Noguez, les androjeans d'Yves Pagès qui n'aime pas les femmes en pantalon, la vieille bécane motobsolète de Châteaureynaud, le cauchemarrant d'André Franquin, la médiacrité dont se plaint François George, et la belle prélassitude du même où se dessine, à travers paresse et fatigue, la figure d'un vieux et lent prélat..."
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D
enfantassin : enfant soldat <br /> caracoquin : haut féminin très décolleté<br /> mygalopante : araignée à cheval <br /> sopranoceur : chanteuse de mariage <br /> noctambutor : grossier personnage de nuit<br /> monarchiffe : chiffe molle royaliste
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D
rhubarbelés : fil de fer à grandes feuilles comestibles<br /> épit(h)êtu : adjectif obstiné<br /> testiculotté : organe mâle pudique ou audacieux<br /> romarinière : vêtement odorant du grand large<br /> dominicalice : coupe sacrée du jour du seigneur<br /> comméragot : pléonasme cancanier<br /> sirognure : liquide aromatisé aux déchets
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