Mots valises
Dans l’arve et l’aume (voir ce blog le 14 avril), Antonin Artaud-Lewis Carroll fait dire à son Dodu Mafflu : « quant à inventer des mots il faut au moins qu’ils se rapportent à quelque chose. » Et, un peu plus loin, à propos du mot « vliqueux » : «Vous voyez que c’est un mot à soufflets, établi comme une valise à sacs doubles, ce qu’on appelle en anglais porte-manteau, parce qu’il a deux sens très visibles empaquetés dans un seul mot.»
Plus récemment Alain Créhange (« L’anarchiviste et le biblioteckel », éditions mille et une nuits) préconise :
« Prenez un mot, coupez-lui la queue. Prenez un autre mot, coupez-lui la tête. Rassemblez les morceaux qui restent en tâchant de faire coïncider les syllabes l’une avec l’autre. Si la greffe prend et qu’un nouveau sens surgit de ce collage, c’est gagné : vous avez créé un mot-valise. »
Encore faudra-t-il en donner la définition.
Exemple d’Alain Créhange : « Biblioteckel : chien à pattes courtes, adapté à la chasse au rat de bibliothèque »
Exemple d’Antonin Artaud : « Roparant signifie quatre heures de l’après-midi. C’est le moment où tout est paré pour faire rôtir les choses du dîner. »
Et l’exemple que je vous propose : « Télévoison : poison que diffuse chaque jour à petites doses la télévision. »
A vous main tenant.
NB : C'est aujourd'hui le 100e jour de mon blog. 1250 visites. Continuons.