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10 avril 2009

Calder à Beaubourg

mirocalderCalder est exposé à Paris. Sur deux étages. Il fallait bien ça !

L’obsession de cet artiste dont on connaît surtout les mobiles (souvent sans savoir qu’ils sont de lui), c’est justement le mouvement. Très tôt, il s’intéresse aux sportifs et au cirque. Par le dessin, puis par la fabrication de petits mécanismes actionnés à la main. Il crée, au milieu des années 1920, des personnages en fils de fer, bouchons de liège, tissus divers, et donne, dès qu’il arrive à Paris en 1927, des représentations de son Cirque Calder chez lui. Une de ces représentations a été tournée en 1961 et on peut en trouver un DVD. C’est inventif, ludique. Calder, garçon de piste, ramasse même les crottes du lion !

Ce travail du fil de fer et du mouvement vont amener Calder à réaliser des portraits, des sculptures vides qui prennent tout leur volume dans leur ombre projetée. On peut n’y voir qu’une formidable habileté, mais il y a dans cette création une manière toute personnelle d’interroger le regard. Qu’est-ce que je vois quand je regarde une œuvre de Calder ? Des lignes ? Oui. Mais alors comment mon imagination remplit-elle l’intérieur de ces lignes ? Certains ont parlé de l’art du dessin à propos de ces portraits, mais il s’agit bien de sculptures, non pas par le creusement de la matière mais par l’espace révélé.

Et puis, Calder s’est attaqué au mouvement lui-même. Pas un mouvement représentant une action humaine, le mouvement qui joue avec la gravité, la pesanteur, qui les déjoue. Gravité, pesanteur, des mots sérieux qui ne résistent pas à la virtuosité de l’artiste. Toujours avec ce sens du jeu, il pose des formes dans l’air, les articule par un mécanisme de poids et de contrepoids astucieux, recrée les étoiles, les arbres.

IMG_0216Des petits films partout dans l’exposition montrent ces réalisations en mouvement. Le Cirque Calder y est omniprésent et deux étages ne sont pas trop pour que tout le monde puisse s’arrêter et regarder Alexandre Calder dompter le lion, faire sauter l’écuyère sur le dos du cheval, rattraper les trapézistes dans leur exercice de haut vol, jouer de la trompette, et ranger le tout dans ses valises jusqu’à la prochaine représentation.

Oiseleur du fer, horloger du vent, dresseur de fauves noirs

Ingénieur hilare

Architecte inquiétant

Sculpteur du temps

Tel est Calder

(Jacques Prévert)

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