Au bord de l'os...
C’était en fin de semaine, à Saulx les Chartreux, en Essonne. Une association, Animakt, organisait un Festival d’intérieur, intitulé « Ceux d’en Face » (cliquer sur l'affiche). Quatre spectacles y étaient présentés. Parmi eux, celui de la Compagnie Désuète : « Au bord de l’os ».
Il faudrait décrire l’espace : un sablier, une radio, une fenêtre fermée, un rocking chair. Sur le rocking chair, un squelette. La radio diffuse des informations, et annonce le grand bal. Le squelette se lève et s’anime à l’idée d’aller danser. Je ne voudrais pas raconter ce court spectacle de danse d’Aurélie Galibourg. Seulement dire mon trouble. Cette danse avec la mort, ai-je pensé, mais d’autres ont dit qu’il s’agissait d’une danse avec un mort. La différence est importante : si je dis la mort, c’est une allégorie ; si je dis un mort, j’évoque quelqu’un. Et Aurélie de préciser, quand on en parle avec elle, avoir été notamment à Gaza, et dans la région, où les morts sont très présents dans la vie des gens (guerre, attentats...) et où vivre semble l’effet d’une extraordinaire énergie. C’est ainsi qu’on danse avec des morts, « citoyens éternels », qu’on en prend soin, qu’on les répare s’il le faut, et qu’ils prennent soin des vivants. Elle danse avec un mort et on ne sait plus très bien qui mène la danse, ni même si quelqu’un mène la danse : c’est l’un et l’autre, un face à face sensuel, émouvant.