Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
main tenant
15 mars 2009

Quelqu'un avec qui courir, de David Grossman

IMG_0144Au début, c’est comme une blague faite à un stagiaire d’été. Et ça devient très vite un parcours haletant, une façon de raconter le passage à la maturité affective de deux jeunes dans une ville pleine de surprises pas toujours agréables. Une ville où se côtoient sans peut-être jamais se croiser plusieurs mondes, et Jérusalem, comme toutes les villes, comme tous les endroits où vivent les êtres humains, est ainsi faite. Des vies bien bourgeoises, installées dans le confort, le silence et le refus de la réalité, des vies que l’on dit marginales, qu’elles soient issues des migrations, des situations de rupture familiale ou de rupture sociale pour des raisons de santé ou d’âge, et, en arrière-plan, des vies marquées par les tensions politiques, religieuses ou guerrières.

De ce livre, je garde de superbes descriptions musicales, voix et instrument, des mots qui nous font vraiment percevoir les inflexions vocales, les nuances d’une guitare, et la façon dont ces variations entraînent l’adhésion du public, notamment dans la rue. Et, bien sûr, la construction du récit, le décalage temporel qui s’installe, l’impression d’être le jouet du temps qui passe, trop vite, pas assez. Quand la course commence, elle a déjà commencé, et on en prend conscience peu à peu jusqu’à ce que les temps se rejoignent, et c’est cela que l’on attend, vers quoi on va, vers quoi on voudrait aller plus vite. Une question taraude le lecteur : comment ce chien s’est-il égaré, ce chien dont il faut retrouver le maître (pour que ce dernier paie une amende !), et qui nous fait courir dans la ville ?

On se jette avec les personnages dans cette aventure où l’on sent qu’on peut perdre pied à tout moment. Et chaque personnage de ce roman de David Grossman, y compris les personnages secondaires, sort changé de cette histoire. A la fin, rien n’est comme avant. Et c’est la force de ce livre.

Commentaires
main tenant
main tenant
Derniers commentaires