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22 février 2009

Guadeloupe

Guadeloupe_en_gr_veOu sav jou a ‘w pa lwen ;
Tu sais que ton jour n'est pas loin ;
ou ka filé lang a ‘w pou lapèldéchanpyon,
tu effiles ta langue pour l'appel des champions,
ou ka paré tout mo a ‘w pou chouboulé kè a moun,
tu prépares tous tes mots pour chambouler le coeur des gens,
pou fè zyé an nou plen dlo,
pour faire que nos yeux se remplissent d'eau,
pou nou anrajé,
pour que nous enragions,
pou nou lévé tout ansanm,
pour que nous nous levions tous ensemble,
maré ren an nou séré
amarrions nos reins serrés
é désidé nou a rantré o konba !
et nous décidions à rentrer au combat !
Anbenn, ou ka véyé lè a ‘w :
En douce, tu surveilles ton heure :
lè moun péyi an nou dépi Lansbètran jis Vyéfò,
l'heure où les gens de notre pays depuis l'Anse-Bertrand jusqu'à Vieux-Fort,
dépi Marigalant jis Dézirad,
depuis Marie-Galante jusque la Désirade,
ké wouparèt nèf, pòtré a on timoun ki sòti fèt,
réapparaîtront neufs, tel un enfant qui vient de naître
ki sòti an vant a lalit.
qui est sorti du ventre de la lutte.
Ha, tanboudibrèz !
Ah !, tambour de braise !
Tanbou Gwadloup !
Tambour de la Guadeloupe !
Fout ou jenn lè lidé-lasa vini an lèspri a ‘w !
Foutre que tu es jeune quand cette idée te vient à l'esprit !

Soni Ripè (Sony Rupaire)
1970
Cette igname brisée qu'est ma terre natale


Fromager_GuadeloupeLa haute nécessité est de tenter tout de suite de jeter les bases d’une société non économique, où l’idée de développement à croissance continuelle serait écartée au profit de celle d’épanouissement ; où emploi, salaire, consommation et production serait des lieux de création de soi et de parachèvement de l’humain. Si le capitalisme (dans son principe très pur qui est la forme contemporaine) a créé ce Frankenstein consommateur qui se réduit à son panier de nécessités, il engendre aussi de bien lamentables "producteurs" – chefs d’entreprises, entrepreneurs, et autres socioprofessionnels ineptes – incapables de tressaillements en face d’un sursaut de souffrance et de l’impérieuse nécessité d’un autre imaginaire politique, économique, social et culturel. Et là, il n’existe pas de camps différents. Nous sommes tous victimes d’un système flou, globalisé, qu’il nous faut affronter ensemble. Ouvriers et petits patrons, consommateurs et producteurs, portent quelque part en eux, silencieuse mais bien irréductible, cette haute nécessité qu’il nous faut réveiller, à savoir : vivre la vie, et sa propre vie, dans l’élévation constante vers le plus noble et le plus exigeant, et donc vers le plus épanouissant. Ce qui revient à vivre sa vie, et la vie, dans toute l’ampleur du poétique.

Ernest Breleur, Patrick Chamoiseau, Serge Domi, Gérard Delver, Edouard Glissant, Guillaume Pigeard de Gurbert, Olivier Portecop, Olivier Pulvar, Jean-Claude William

"Manifeste pour les 'produits' de haute nécessité".
cliquer sur les images
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O
Le chanteur guadeloupéen Dominik Coco (qu'on peut écouter en cliquant sur l'image de la manifestation) a changé. Il rompt avec le style « zouk love » de ses débuts. Désormais en solo, il s’épanouit dans un registre qui lui correspond mieux. Un style plus « roots », développé dans son précédent album (Lakou Zaboka Project, 2003), auquel il a dû trouver un nom : la « Kako music ». Dans son nouvel album Lèspri Kaskòd qui signifie « esprit libre », l’artiste fait référence aux nègres marrons qui ont « su sauvegarder et transmettre leurs modes de vie africains et même partiellement leurs langues d’origine ». Dominik Coco se place entre modernité et tradition. Il mêle différents sons avec une base de musique traditionnelle, le Gwo-ka qui tire son nom du "ka" (le tambour). « Pour moi, cet instrument symbolise mes origines, il parle de mes racines », explique le chanteur guadeloupéen « Le ka vient de nos ancêtres africains, il nous rappelle d’où l’on vient », ajoute-t-il. Dans son opus, le chanteur guadeloupéen se pose comme garant de la culture créole libérée de « ses complexes ». « Dans la chanson chivé Natirèl (cheveux naturels), j’invite les jeunes à ne plus avoir honte de leurs cheveux, de leur identité. Il faut arrêter le défrisage pour faire comme les Blancs », confie-t-il. On retrouve ici l’esprit rasta, le retour à la nature cher à l’artiste. « J’aime ce message. Ce retour à l’ordre des choses, l’idée d’être en phase avec ses créateurs », ajoute Dominik Coco.Une identité créole marquée Le chanteur revendique son identité. Il reprend dans son dernier titre un texte du poète nationaliste Sony Rupaire. « J’ai choisi ce grand homme car c’est celui qui exprime le mieux son amour pour son archipel, sa fierté d’être guadeloupéen et ses combats pour la liberté », explique-t-il. Il lui rend aussi hommage dans Mai 67. Une date tragique qui a marqué l’histoire de la Guadeloupe. « En 1967, à Pointe-à-Pitre, des ouvriers sous-payés se sont mis en grève pour réclamer l’augmentation de leurs salaires. Cette manifestation s’est terminée en émeute et l’armée a riposté sur la foule. On a dénombré une centaine de victimes », raconte le chanteur. « Je voulais parler de cet événement tragique car il constitue notre histoire », ajoute-t-il. Pour Dominik Coco, le musicien doit parler de l’histoire noire, « raconter la Guadeloupe ». Pour son opus, Dominik Coco s’est entouré d’artistes variés comme le rappeur guadeloupéen Fuckly et la chanteuse malienne Mamani Keita. « J’ai rencontré Mme Keita à l’occasion du dernier festival Gospel et Racines à Cotonou au Bénin. Elle a une voix magnifique, je l’ai tout de suite voulue pour mon album. Pour Fuckly c’est différent, je le connais depuis ses débuts. C’est un rappeur qui a une plume très fine », confie le chanteur. Avis, « Lèspri Kaskòd » sorti en juin 2008 devrait contenter tous les amateurs de Zouk et de Gwo-Ka, et susciter l’intérêt des novices, curieux de sonorités nouvelles. (publié par zoukmagic en octobre 2008)
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