Femmes dans les arts d'Afrique

Il y a d'abord les photographies d'Angèle Etoundi Essamba, grandes photos qui nous accueillent dans la première salle. Des visages, des ventres, des corps, des voiles. Images de femmes et images d'elle-même, Alters et ego. Magnifique portrait d'une Afrique d'aujourd'hui. Une oeuvre dont le fait même qu'elle soit signée dit la modernité, l'affirmation de son identité.

Et nous entrons dans les autres salles, avec l'impression de découvrir un, des, monde(s). Des sculptures réalisées par des hommes dont on ne connaît pas le nom, des représentations différentes selon les cultures, car il y a beaucoup de diversité et le titre de l'exposition annonce bien LES arts d'Afrique. Des objets rituels ressemblant à des poupées pour les filles, ou des amulettes pour favoriser la fécondité. Des couples aussi. Une audace formelle toujours surprenante dont on comprend qu'elle ait séduit Man Ray, Picasso, par exemple.

Mais il y a quelque chose de plus : une certaine façon d'entrer dans une relation intime, dans la vie quotidienne, voire sexuelle des femmes. Des perles, des bracelets, des colliers sur les statues, des vêtements, oui, mais c'est surtout le bois qui domine, et le bois est vivant. Il craque ici, soulignant des scarifications, il est ailleurs poli d'avoir été frotté contre la peau, il raconte autant qu'il montre. Il peut être tour à tour la matière d'un ustensile culinaire, d'une poutre de la demeure, d'un cercueil. Ou cet étonnant «masque de ventre», porté par un homme pour une danse de l'accouchement.

C'est au Musée Dapper à Paris, jusqu'au 12 juillet 2009 (cliquer sur la vignette en haut à gauche)