Un voyage d'hiver

Voilà les beaux moments de ma vie. Ces rencontres heureuses, imprévues, inattendues, tout à fait fortuites, dues au pur hasard et d’autant plus chères.

(Histoire de ma vie – Jacques Casanova de Seingalt)

photo Thomas Walgrave

Il y a des créations que je vais voir comme on prend des nouvelles de ses amis. Les expositions de Sophie Calle peuvent sans doute donner cette impression. Pour moi, ce sont les spectacles de Catherine Diverrès ou ceux de la Revue Eclair (Corine Miret et Stéphane Olry).

Un voyage d’hiver, c’est encore une fois entrer dans l’intime, ou plutôt dans la relation.  Comme ce fut aussi le cas pour la danse de Eniroc Terim, où Corine Miret était seule en scène, il ne s’agit pas de la relation entre eux, mais de la relation avec le spectateur. Une relation à la fois retenue, pudique, et cependant vibrante.

Depuis Nous avons fait un beau voyage, mais… , le premier spectacle que j’ai vu de la Compagnie, en 2000, mes rencontres avec ces deux-là (et leurs partenaires) m’ont fait l’effet de me donner de l’intelligence, le sens de la compréhension, comme la littérature parfois y parvient.

Compréhension de la fabrication d’un spectacle d’abord, mais aussi de « l’âme humaine », et, depuis le Mercredi 12 mai 1976, relatant un match de foot et l’histoire d’une équipe et de son territoire (St Etienne), compréhension du paysage.

Celui du Voyage d’hiver (en Artois) ne m’est pas complètement étranger.

A voir jusqu'au 31 janvier à L'Echangeur, à Bagnolet.